19 juin 2015

Petits moments

La technique de gravure farfelue choisie pour la création des images de notre court, à savoir la "collagraphie" (une technique d'impression avec des superpositions de matériaux) est quelque chose qui nous tenait vraiment à cœur, dès le début du projet : le goût pour les techniques anciennes (la gravure) mélangées à des outils plus contemporains (collagraphies au "scotch", pas très noble), l'envie de relier le monde de l'estampe à celui de l'animation... tout ça nous amène à voir et à faire de belles choses en coulisse que vous ne verrez pas dans le film mais que vous sentirez peut-être, on l'espère...

Nous aimerions vous faire respirer les encres et le white spirit (mauvaise idée !), toucher les papiers, manipuler les machines, en mesurer la pression, les gaufrages etc etc.



Dans cette note nous partageons des petits moments éphémères, comme "l'avant encrage" quand la plaque brille encore, propre et transparente avec ses collages bruns, puis quand elle est fraîchement encrée, avec cette encre noire brillante, avant d'être écrasée par la presse.








Un autre aspect qui disparaîtra une fois les images scannées : le léger gaufrage du papier une fois les estampes tirées, résultat du relief des plaques sous la presse.



Impressions Parisiennes

Marine a commencé les impressions des décors du film à Lyon, à l'atelier Vermillon mais lors d'un passage à Paris le mois dernier elle en a profité pour tirer quelques décors dans son ancien atelier.

Laissez-nous vous présenter son favori, l'atelier associatif de gravure ETR Balistic à Arcueil en région parisienne. Elle a travaillé là-bas trois ans sur ses projets éditoriaux et c'est là que les images du teaser de Iâhmès et la Grande Dévoreuse ont vu le jour en 2013.
L'atelier Balistic est aussi un musée, alors n'hésitez pas à le visiter si vous êtes dans le coin (ou à défaut visitez leur page facebook) la chef d'atelier y fait un travail remarquable, notamment avec les enfants du quartier.


L'impression des plaques est un travail délicat comme nous l'expliquions la dans la dernière note. Les images, faites de superpositions d'adhésifs, ont des reliefs et il faut faire attention à ne pas les décoller quand on "frotte" l'encre sur la plaque au moment de l'encrage.
C'est une tâche assez longue et répétitive, c'est donc toujours mieux de réussir l'impression du premier coup. Pour les bras de Marine déjà, et puis aussi pour les plaques qui ne peuvent passer sous presse que deux ou trois fois maximum, étant donné la forte pression exercée par le rouleau qui aplatit les adhésifs à chaque passage.

Encrage
Découverte de l'impression
Impression terminée

Ci-dessus la gravure (dit aussi "estampe") est tirée. On peut voir la plaque encrée sur le plateau de la grande presse et le tirage sur le lange celle-ci. L'estampe va retrouver ses copains dans le cartonnier et sécher quelques jours, car le papier a été mouillé avant l'impression pour l'assouplir et lui permettre de bien rentrer dans les creux de la plaque.