26 janvier 2016

Nos animateurs


Repliés tous les jours derrières leurs rideaux noirs, silencieux du haut de leurs tabourets, les animateurs sont bien plus que nos mains... Ils insufflent la vie à nos pantins.

Méticuleux, appliqués, patients, ils n'hésitent pas à passer plus d'un quart d'heure par image pour faire la plus belle photo. Certains diront qu'ils sont fous. Mais il faut bien un peu de folie pour déplacer des dizaines d'éléments un à un à la pince à épiler pendant deux mois, au dessus d'une table rétro-éclairée qui vous anesthésie les yeux, un casque sur les oreilles en permanence pour ne pas avoir à supporter nos choix musicaux douteux en backstage et des gros projecteurs en guise d’œillères pour vous achever !

Éteindre et allumer des lumières pour aider le travail de l'équipe du compositing. Supporter des objectifs d'appareils photos capricieux, des souris inconstantes... Et nettoyer des vitres pour lutter contre les traces de doigts ! Quel boulot...

Après deux mois passés à leurs côtés, nous avons beaucoup appris sur eux et sur nous. Travailler en équipe ça change la vie !

Nous nous souviendrons toujours de leurs visages qui se décomposaient petit à petit lorsqu'au démarrage d'un plan, nous leur expliquions le mouvement que nous avions en tête. Ces minutes entières passées à étudier le pantin en place juste avant de commencer un plan, pour finalement revoir toutes les articulations afin d'obtenir le mouvement souhaité. Et de tous ces débats autour du planning pour savoir si oui ou non il nous aurait fallu quarante ans pour animer le film, oui ou non il aurait fallu tout refaire sur after pour simplifier le tournage (mais ça c'était non tout court, zero, nada).

Maintenant que l'on se connait mieux - et que nous sommes sorties indemnes d'un tournage de neuf semaines - voici leurs portraits façon "cartes pokémons". N'est pas preschool qui veut !


Cécile Milazzo




Patricia Sourdes
Ignacio De Marco





20 janvier 2016

Maquette musique

Cette semaine nous avions rendez-vous à Montreuil chez notre compositeur Yan Volsy. Perché au sommet d'un immeuble tarabiscoté, son studio pleins d'écrans, de consoles et d’instruments de toutes tailles a toujours son petit effet sur nous.

Il fallait parler de l'ambiance sonore et des différents arrangements musicaux du film. Les instruments, essentiellement des percutions et des flûtes étaient choisi depuis longtemps mais nous devions adapter les mélodies proposées aux nouvelles images du film et à son montage presque définitif. Il est parfois difficile de poser des mots sur des sensations, sur des envies, de donner nos deux avis, surtout pour des néophytes en musique.

Jusque là Yan avait travaillé à partir de l'animatique du film. Nous lui apportions là des images définitives, avec des ambiances plus lisibles (pluies, brouillard, etc.), de quoi changer sa perception !
Une fois la maquette validée (maquette réalisée grâce à une magnifique base de données d'instruments sortie tout droit d'un clavier magique, photo ci-jointe) il enregistrera les instruments avec un vrai musicien : Pablo Pico, de son nom et une chanteuse. Daniel Gries, se chargera lui de bruiter le film, créer les matières sonores de nos personnages.



11 janvier 2016

Le compositing (vu par Marine)

De retour à Paris pour un mois de post-prod. Nous nous remettons du tournage et des bûches de noël.

Le compositing, alors, dites, qu'est ce que c'est ?

En gros, imaginez trois jeunes hommes dans leur vaisseau spatial au studio Manuel Cam à Asnières. Ils sont entourés d'écrans d'ordinateurs et ils pianotent sur leurs claviers, bidouillent sur leurs cintiqs tout en écoutant des chants papous, inuits ou du Barber shop. Parfois, l'un crie : "Faut que tu passes en mode d'actions universelles !!! Et mets toi bien court sur la focale !"
Cette communauté a développé son propre langage, ils s'échangent des conseils à base de mots étranges : "T'as changé la couleur de l'ALPHA? Et si tu le colles et que tu le flouttes ? "; et un autre répond : "Mais l'ALPHA c'est l'intérieur, pas l'extérieur !"

Des fois ils s'échangent des fichiers, et reprennent le travail d'un autre, alors ça balance : "Touche pas à mon TRÉKING, vaut mieux bouger la caméra sur la première clé." À quoi on lui répond "Je veux localiser une fréquence, y'a trop d’IRISATIONS quand y'a plus de gains ! Pomme clic sur le 0000 mais pas pomme K. Ça devrait marcher""
 
Bref, pour résumer, "PROXI c'est du TRASH LEGER si tu fais du K2ZLT... ça passera pas !".
J'ai rien compris.

Sylvain se casse la tête sur nos perspectives douteuses.
Lumière divine

(En vrai Sylvain, Philippe et Romain travaillent sur le "compositing" du film, moment clé de la post-prod car le rendu final de l'image est entre leurs mains ! Ils assemblent tous les éléments que nous avons tourné à Toulouse (décors et personnages) et ajoutent par dessus les "effets spéciaux" : la météo, les mouvements caméra etc. tout en retravaillant certains détails. C'est là qu'on voit tous les problèmes et qu'on les résout surtout !)